Vous êtes-vous déjà posé la question du travail au Japon ?
Quand vous voulez trouver du travail en France, vous commencez naturellement par créer votre CV, en imaginant une mise en page, voir un design unique, dans le but d’attirer l’œil de votre futur recruteur.
Mais pensez-vous, qu’au Japon, c’est la même chose ?
Le CV Japonais
La première chose à savoir, sur le Rirekisho (履歴書), le CV japonais, c’est que vous devez vous rendre dans une librairie / papeterie pour vous le procurer !
Et oui, le CV japonais est très standardisé et prend la forme d’un formulaire officiel de deux pages, que vous devez remplir à la main.
Vous devez y indiquer quasiment les mêmes informations que sur un CV français, à la différence que certaines informations personnelles peuvent être demandées en plus.
Le dernier point important est la présence obligatoire de votre photo !
Il est à noter, que depuis quelques années, cela commence à changer et à s’assouplir. Il est en effet acceptable de remplir son Rirekisho sur ordinateur, grâce aux nombreux formulaires en format Excel, Word ou PDF que l’on trouve sur Internet. Ainsi, scanner votre photo sera également accepté sur votre CV électronique.
Le Rirekisho et les dates
Depuis 1868, le Japon a connu quatre ères :
– Meïji (明治), de 1868 à 1912
– Taishô (大正), de 1912 à 1926
– Shôwa (昭和), de 1926 à 1989
– Heisei (平成), de 1989 à nos jours
Pourquoi vous en parler ?
Une notion très importante du CV japonais est son système de date, qui doit toujours utiliser le format traditionnel japonais, soit celui de la période en cours.
En gros, 2012 correspond à l’an 24 de l’ère Heisei.
Chaque CV envoyé doit comporté la date du jour, dans ce format.
Il en va de même pour votre date de naissance, qui doit être retranscrite à la bonne ère.
Sans oublier toutes les dates de vos parcours scolaire et professionnel.
Le Rirekisho et la signature
Au Japon, les signatures n’existent pas ! Pour certifier un document, vous devez utiliser un Inkan (印鑑). C’est un tampon encreur, qui à le ou les kanji de votre nom de famille gravé(s) et qui vous permet de signer. C’est un peu le sceau familial.
Toujours utilisé au Japon, tout le monde possède le sien et il nécessaire pour signer un CV japonais.
Le Rirekisho et la photo
Vous l’avez compris, sa présence est obligatoire. Cela peut faire réagir aujourd’hui, quand on sait qu’en France, surtout pour éviter le délit de faciès, il est recommandé de ne pas mettre sa photo sur un CV.
Donc rien ne sert de se braquer ou de râler après le système japonais, si vous voulez du travail au Japon, respectez tout simplement les règles en place.
Mais en plus, sa taille est aussi réglementée : 36mm x 24mm OU 40mm x 30mm.
Vous devez être bien habillé pour la photo, en tenue de travail donc, c’est à dire costume, chemise et cravate pour les hommes et tailleur pour les femmes. Ne faites pas le mec « cool » (on n’est pas sur Facebook) sur la photo, mais ayez plutôt l’air sérieux, comme au travail.
Le Rirekisho et les Furigana
Pour vous rafraîchir la mémoire, les Furigana (振り仮名) sont les kana, donc hiragana ou katakana, écris à côté d’un Kanji pour faciliter sa lecture. Le manga est sans doute le plus bel exemple de livre plein de Furigana.
Quel est le rapport avec un CV japonais ?
Dans votre cas, avec un prénom et un nom occidental, vous utiliserez uniquement les Katakana, donc ça n’aura pas d’intérêt (sauf pour votre adresse).
Par contre, pour les japonais, tous les documents officiels doivent être écris avec votre Kanji et sa représentation en Kana : les Kanji ont plusieurs lectures possibles et dans certain cas, il n’est pas possible d’être sûr à 100% de la prononciation de vos nom et prénom.
Le parcours scolaire
Encore une différence entre le CV japonais et français : En France, on indique uniquement les écoles et diplômes après le BAC.
Au Japon, vous devez remplir votre parcours scolaire à partir du lycée, en indiquant son Nom, l’année d’entrée, l’année de sortie, l’année d’obtention du diplôme.
TOUT, doit être très précis et détaillé, le moindre (petit) diplôme près, jusqu’à votre dernière année d’étude, sans oublier tous les cursus et options suivies à l’université (ou ailleurs).
Bien sûr, le tout doit être classé par ordre chronologique (ancien à récent) et non pas comme en France, placer en tête votre dernier diplôme.
Le parcours professionnel
Encore une fois, il faudra vraiment TOUT bien détailler, toujours par chronologie, avec le nom de la société, son secteur, l’année d’entrée, votre poste, l’année de départ.
Si vous avez quitté votre précédente société, il est recommandé d’indiquer que c’était par choix personnel, dans les autres cas, il faudra indiquer le motif.
Si vous êtes en poste, il faudra également le préciser.
Les diplômes
Une section dédiée aux diplômes est présente et sa première ligne sera toujours, si vous le possédez, le permis de conduire !
Pourquoi ?
Il n’est pas rare au Japon, surtout dans les grandes villes, de se déplacer uniquement en transports en commun. Avoir le permis en poche, pourra donc, pour certains postes, vous placer en très bonne position, comparé aux autres candidats.
Pour le reste, ce sera la liste des diplômes obtenus.
Informations personnelles
La dernière section importante est celle de vos informations personnelles, séparés en deux types d’informations.
La première est tout comme une mini lettre de motivation, où vous indiquerez vos motivations, le pourquoi du choix de cette société, vos compétences, les tâches effectuées lors de votre dernier contrat ou encore, vos connaissances et niveau en informatiques.
Vous pouvez, bien sûr, également parler de vos loisirs, indiquer si vous possédez un site/blog, si vous vous occupez d’une association, etc…
La deuxième partie, elle, beaucoup plus personnelle, reflète bien le nom de cette section, car vous devrez indiquer :
– Le temps de déplacement entre domicile et la société
– Le nombre de personnes à charges, hors conjoint (enfants, parents, grands-parents, …)
– Votre type de relation (célibataire, marié, en couple)
– Si vous payez une pension alimentaire : son montant (!)
Mon point de vue
À bien y réfléchir, je trouve ce système fort pratique, on a pas a se poser de questions ni perdre du temps à créer un CV !
En plus, malgré la présence d’une photo, la discrimination est moindre, à mon avis, car tout le monde passe par le modèle… seules les compétences, le parcours, l’expérience feront la différence et on ne sera pas convoqué par une société, car elle trouve votre CV jolie, bien travaillé ou autre, mais c’est tout.
Bref, je suis plutôt pour un système de CV bien cadré comme ça… À quand en France ?
En conclusion
Plutôt qu’une description détaillée, section par section, j’ai voulu vous présenter les grandes lignes, les particularités et les différences entre un CV japonais et un CV français.
Et vous l’aurez compris, il existe pas mal de différences entre les deux : leurs rédactions, les informations demandées et leurs support, bien qu’ayant quelques similitudes n’ont au final pas grand chose en commun.
Faites donc attention si vous souhaitez chercher du travail au Japon, un CV de type occidental pourrait passer en tant que « Gaijin », mais votre image n’en sera que meilleure, si vous respectez la façon de faire japonaise et remplissez donc ce « formulaire-CV » en japonais.
Merci pour l’article, par contre je crois qu’on dit « furiGAna ».
Exact, belle bourde corrigée, merci 🙂