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Le Mochi

Après l'effort, le réconfort !

Connaissez-vous le Mochi (餅) ?

Peu connu en France, du moins sous le nom de « Mochi », c’est une pâte de riz gluant, très appréciée au Japon, consommée tout le long de l’année et en très grande quantité pour certaines occasions.

Très présent dans la cuisine japonaise, le Mochi se voit décliné aussi bien en salé qu’en sucré.

Mais… avez-vous une idée de sa fabrication… ?

Mise en place du riz gluant, ça va commencer !

 

Fabrication traditionnel du Mochi

Traditionnellement, même très souvent encore aujourd’hui pour le nouvel an, le Mochi est toujours fabriqué à la main par les familles.

mochi, début

En plein effort !

 

Un riz gluant, appelé le Mochigome (もち米) est tout d’abord cuit à la vapeur, dans un récipient en bambou (important pour le goût), puis façonné à la main dans un Usu (臼), un gros mortier japonais en bois, à l’aide d’un kine (杵, un gros maillet en bois, pas le Kiné, le médecin… Quoi que vous en aurez besoins pour votre dos par la suite :o).

Deux personnes transforment petit à petit le riz gluant en Mochi, à coups de maillet :

c’est un spectacle impressionnant durant lequel l’un retourne le riz écrasé, pendant que l’autre tape avec son maillet dessus !

De temps en temps, le « plieur » se mouille les mains, pour éviter de coller à la pâte et c’est le début de l’alternance *pliage de la pâte*, *coups de maillet*, *pliage*, *coups*, etc…

Très souvent ce sont deux hommes, mais le couple homme / femme est également pratiqué, l’homme maniant le maillet et la femme la pâte de riz.

 

C’est un vrai spectacle à voir, tellement c’est fait rapidement et avec précision, mais également très physique : taper avec un gros maillet une pâte de riz de plusieurs kilo, pendant plusieurs minutes, tout en tenant la cadence, il faut vraiment vouloir en manger du Mochi ! 🙂

Voyez par vous-même, avec ce petit magasin de Mochi, à Nara, qui fabrique et vend son Mochi ultra frais dans la rue 🙂

 

Une fois prête, la pâte est sortie et façonnée (en forme de « demi-boule ») par femmes et enfant, tous présents en nombre pour cette occasion.

Et c’est d’ailleurs bien là où réside l’intérêt de garder ces traditions : le partage entre amis, familles, voisins !

À noter: Le Mochi peut être coloré durant son façonnage au maillet ou bien lors de la formation des « boulettes » à la main, avec du thé vert, par exemple.

mochi, supermarche fin d'année

Les montagnes de Mochi des supermarchés, en fin d’années

Mais le tout industriel a bien évidement pris la place de la fabrication traditionnelle du Mochi et c’est impressionnant de voir, en fin d’année, les stock énorme de Mochi dans les supermarchés.

 

Les diverses utilisations du Mochi

En cuisine, comme je le disais, le Mochi s’utilise aussi bien salé que sucré, vous le retrouverez donc :

  • En apéritif : Arare, Senbei et autres « crackers » de riz
  • En soupe : très agréable, car cela ramolli le Mochi et ressemble un peu à du fromage fondu (miam pour un français ^^)
  • Grillé / frits : Yakimochi, Dango
  • En pâtisserie (Wagashi) : Dango, Daifuku, Hanabira/Sakura Mochi,…

Personnellement, je préfère le Mochi dans son plus simple appareil : chauffé (pour le ramollir), un peu grillé (pour le côté croustillant), entouré d’un morceau de feuille de nori et nappé d’un peu de sauce soja… Un délice 😉

 

Le Mochi tueur !

Derrière son apparence tout doux, bon et des fois coloré, se cache un véritable tueur.

En effet, chaque année, au Japon, le Mochi est responsable de plusieurs dizaines de mort, souvent parmi les personnes âgées : elles succombent étouffées par un excès de gourmandise de Mochi !

Cela pourrait prêter à sourire, mais c’est réel et cela se produit chaque année…
Faites donc attention si vous goûtez au Mochi et surtout si vous souhaiter le faire découvrir à vos grands parents ^^

 

Mes aventures Mochi

J’ai également deux anecdotes à vous raconter au sujet du Mochi :

Le livreur de Mochi :

Mon premier séjour au Japon, dans la famille de ma femme, était en hiver.
Sa grand-mère tiens une petite épicerie et s’occupe de commande/livraison dans le quartier (surtout pour les personnes âgées).

Qui dit fin d’année dit… grosse commande de Mochi !

Me voilà donc embarqué, au sous-sol, avec ma femme, à emballer et préparer les commandes de Mochi du quartier. Pas trop désagréable comme petit boulot, surtout qu’au passage, on peut profiter du chauffage d’appoint japonais pour faire griller quelques Mochi 😀

Une fois le travail terminé, j’ai eu la surprise de faire parti de l’expédition livraison, avec la mamie comme chauffeur : Moi devant, passant les commandes à ma femme, courant dans les maisons, ouvrant la porte (oui, rien n’est fermé là-bas :o) et criant un « 今日は« (konnichiha).

Bref, une autre petite mission sympa mais dans laquelle il a fallu s’accrocher, car la mamie au volant, dans les ultra petite rue de Komatsu, en voiture manuelle à prendre des tournants très serrés en 3ème… C’était un peu le train de la mine façon campagne japonaise ^^

Mais là où je voulais en venir, c’est que la mamie, elle a voulu me bizuter et me donner la dernière livraison de Mochi. Bien, j’ai vu comment on fait, je prends donc le paquet, ouvre la porte coulissante de la maison… personne… je prends mon courage à deux mains et cris un bon gros « 今日は « de gaijin et me prends le plus gros vent de ma vie au Japon, avec la mamie morte de rire dans la voiture, me faisant signe de laisser les Mochi à l’entrée ^^

Encore aujourd’hui, cette image de « livreur de mochi » reste présente dans les mémoires de ma belle famille…

 

Le « Mochicateur » :

Sous ce titre à faire peur, sa cache finalement une belle histoire : toujours lors de mon premier séjour au Japon, j’ai pu assister et participer à la fameuse fabrication traditionnel du Mochi !

C’était dans une sorte d’association de quartier, préparant les festivités du nouvel an, dont le Mochi, que j’ai pu vivre la préparation du Mochi de A à Z.

J’ai également manié du maillet (en faisant attention de pas blesser la dame :p) et je peux vous certifier que faire son Mochi ce n’est pas aussi simple que faire sa purée !

Par contre, quelle moment agréable ou tout un quartier est réuni, partage tradition et savoir-faire avec tout le monde, car même les enfants participent.

J’ai eu aussi mon petit moment ridicule (encore une fois :o), quand j’ai participé au façonnage du Mochi avec femmes et enfant, ayant eu le droit à un beau (et trop petit :o) tablier rouge (ouf, pas rose ^^), très bien assorti aux chaussons tailles 3 ans ^^

Mais c’était un très beau moment, plein de partage, durant lequel j’ai été très bien accueilli par les japonais (on est très loin de cette « peur du Gaijin »), durant lequel j’ai même eu le droit à une mini cérémonie du thé improvisée par une dame charmante, désireuse de partager les traditions.

mochi_faconner_le_mochi_ensemble

Quand je vous dis que c’est très convivial et que tout le monde participe 🙂

Bref, un très bon souvenir 🙂

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