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Le Tsunami

Le jour où tout tourne, au Japon et en France

Je ne vais pas vous faire l’affront de vous expliquer ce qu’est un Tsunami (津波), de nos jours, malheureusement, tout le monde l’a appris depuis le 11 mars 2011.

Par contre, j’aimerai revenir sur cet évènement et ses conséquences pour nous (ma femme et moi), malgré notre présence en France.

 

Revenons sur le Tsunami

Pour rafraichir les mémoires, le Tsunami du 11 mars 2011 a eu lieu à la suite d’un tremblement de terre, de magnitude 9, en pleine mer au Nord-Est du Japon (130km de Sendai).

Malgré sa magnitude 9, le tremblement de terre n’a engendré que très peu de dégâts, le Japon étant très bien préparé, aussi bien au niveau des constructions, que des évacuations.

Par contre, le Tsunami résultant, avec des vagues atteignant jusqu’à 30 mètres, a crée ce chaos que tout le monde connait, avec 600km de côtes ravagées, 21000 morts et disparus, plus de 210 milliards de dollars de dégâts et surtout l’accident nucléaire sans doute le plus important de toute l’humanité.

 

Notre histoire

Depuis toujours, avec ma femme, nous avions planifié deux mariages : un au Japon et un en France. Ainsi, nous respectons les deux cultures et chacun pouvait découvrir la différence de vision et de déroulement d’un mariage traditionnel, entre nos deux pays.

Pour cela, depuis presque 4 ans, nous économisions de l’argent : Un mariage au Japon est très couteux, c’est un vrai business là-bas ! J’y reviendrai surement un jour, mais en gros, si on veut faire un mariage traditionnel au Japon et donc en Kimono, la location coûte très chère, surtout si on veut des kimono de bonne qualité !

Nous préparions également notre voyage, ma famille devant venir, ainsi que des amis de la famille et nos amis français. Ayant un collègue au travail pouvant bénéficier des billets Air France, nous devions partir avec eux, pour que mes parents et nous même, bénéficient des tarifs accompagnant (ce qui était très gentil de leurs part :o).

Lors de notre séjour en 2010 de presque 2 mois au Japon, nous en avions profité pour faire la « tournée » des sanctuaires (notre premier choix était Kyoto pour le mariage) ainsi que les boutiques de locations de Kimono, pour juger de la qualité.

Puis, nous avions finalement opté, de nous marier dans le même sanctuaire que les parents de ma femme, à Komatsu !

Pas par romantisme ou tradition ou autre, simplement car finalement, c’est un sanctuaire ancien, avec un intérieur encore traditionnel et bien conservé, qui sert de place de mariage alors qu’aujourd’hui, beaucoup de nouvelles salles font office de lieux de mariage, même dans les sanctuaires…

De plus, ce sanctuaire possède une salle pour le repas très proche et un contrat avec la société de location de Kimono que nous avions choisi.

Bref, tout était prêt, commandé, les Kimono choisi et réservé, la coiffure aussi et nous devions ainsi nous rendre au Japon début avril (2011), pour finalement se marier le 7 avril 2011 (période de floraison des cerisiers, à Ishikawa).

Et là, tout bascule une première fois, quelques semaines avant le départ, j’ai eu le malheur d’avoir un décès dans ma famille, mon grand-père, qui à 80 ans, ce préparait comme un enfant et se faisait une joie d’aller au Japon (ayant connu et vécu la seconde guerre mondiale, c’était assez inespéré d’aller chez « l’ennemi » ^^).

Au Japon, il est coutume d’annuler toute festivité lors d’un décès dans la famille, ma belle famille était donc prête à tout annuler, mais nous laissa prendre la décision. Mon grand-père n’ayant certainement pas voulu que l’on annule tout « à cause » de lui, nous avons maintenu l’évènement.

Et puis, tout bascule une deuxième fois… Le 11 mars 2011 au Japon et le samedi 12 ici en France : je me souviens très bien m’être levé et découvrir sur BFM TV, les images hallucinantes du Tsunami dévastant tout sur les côtes japonaises… et surtout l’accident nucléaire.

Les médias s’en donnent à coeur joie, racontent ce qu’ils veulent pour faire de l’audience et lancent une déferlante d’images et de ragots, provoquant finalement une grand peur et panique des gens en France, à plusieurs milliers de kilomètres de la catastrophe et pourtant plus paniqués que les japonais, eux-mêmes lourdement touchés…

Les conséquences de cet acharnement médiatique n’auront pas tardé à se faire sentir : mon collègue et sa femme décident d’annuler le voyage, nous nous retrouvons donc sans billet à moins de 3 semaines du départ. Les compagnies aériennes ont profité de cet évènement pour réduire les vols vers le Japon et surtout en augmenter les prix…

Nous étions donc à quelques semaine, avec tout organisé et réservé, le tout sans savoir si nous pouvions partir ou non.

Le venin des média faisant toujours effet, ma mère également paniqué, n’était plus très partante pour le voyage et ne voulait plus nous laisser partir. Ishikawa est pourtant dans le Kansai, dans les zones sûres du Japon, mais le mal était déjà fait : c’était TOUT le Japon qui était dangereux, il fallait être fou pour s’y rendre…

Le père de ma femme, faisant parti des forces d’autodéfense du Japon (de l’armée), il était mobilisé et n’était pas sûr d’assister au mariage, s’il avait lieu.

C’est donc, à presque 1 semaine de la date fixée, que nous avons dû nous rendre à l’évidence et tout annuler, ou plutôt tout repousser 1 an plus tard.

Finalement, ce sera le mariage en France qui aura lieu avant, le 23 août 2011.

Le mariage au Japon devait avoir lieu cette année (2012), le mois dernier (avril), mais un nouvel évènement a eu lieu, cette fois en avance, nous empêchant une nouvelle fois de prendre l’avion.

Au moins, c’est une bonne nouvelle : Un bébé ! Donc a défaut d’être marié au Japon, je serai, si tout va bien, papa au mois de juillet cette année 🙂

 

Soutiens au Tohoku

J’en profite pour vous rappeler cette section du site, Soutiens au Tohoku, vous permettant de laisser un message aux victimes du Tohoku ! Vous comprenez maintenant peut-être une des raisons qui m’a fait créer cette section, alors n’hésitez pas à en parler autour de vous, à des amis artistes qui souhaitent y dédier une oeuvre ou tout simplement à tout ceux voulant aider en laissant ne serait-ce qu’un message.

 

En conclusion

Je ne sais pas si finalement, un mariage aura lieu au Japon, les beaux parents étant plutôt satisfait du mariage en France et ne voyant pas (plus) l’intérêt d’organiser un mariage au Japon (très couteux, inviter toute la famille, …) et puis avec le bébé qui arrive, il y a plus utile comme investissement à faire.

Par contre, je voulais insister sur le fait que notre histoire n’est en rien comparable à tout ce qu’on vécu les gens réellement touchés par le Tsunami et n’a pas comme intérêt de nous faire passer en victime, c’est simplement le récit d’un des nombreux « à côtés » que ce tragique évènement a causé et pas uniquement au Japon.

2 Commentaires

  • Cet article est si prenant qu’il m’en ai venu les larmes aux yeux. Depuis cette tragédie je n’ai plus de nouvelle de ma correspondante et à force d’envoyer des emails j’ai fini par recemoir un « mailer daemon » en retour. J’ai peur d’en conclure quoi que ce soit. Elle avait 64 ans et vivait à Atami. C’est bien triste ! Félicitation tout de même pour le bébé !!!!

    • Le relire m’a rappelé de bon et mauvais souvenirs tiens ^^

      Mais avant d’être trop négatifs, il y a une chance pour qu’elle est simplement égaré, cassé, changer son téléphone et donc perdu son mail, qui au Japon, est très souvent lié à l’abonnement.

      Vous pouvez toujours essayer de laisser son nom en commentaire, peut-être qu’un jour quelqu’un la connaissant vous apportera la réponse 😉

N'hésitez pas à donner votre avis :-)

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