Vous vous demandez certainement que cache cet article et où vous allez tomber… Si je suis devenu fou et si je vais vous parler des réseaux d’égouts japonais, des rats ou du service de maintenance ferroviaire japonais de la gare de Kanazawa ?
Non non… ne vous inquiétez pas ! 🙂
Certain le savent peut être déjà, mais au Japon, le système de bureaux, habitations, commerces, bar, restaurants, … est un système vertical.
C’est à dire, par manque de place sans doute, tout est « empilé » dans des immeubles (dans les grandes villes en tout cas) et une chose qui est universel au Japon, c’est… les sous-sols où vous trouverez toujours l’implantation d’un centre commercial dédié à l’alimentation (les étages du dessus sont dédiés à la mode, électroménager, etc… et le ou les derniers étages, aux restaurants).
Vous l’aurez donc compris, je vais vous parler du centre commercial Hyakubanga (百番街) et surtout de sa partie Omiyage-kan (おみやげ館).
Omiya… QUOI ?
Petit hors sujet, mais il le faut bien.
Le mot Omiyage est purement japonais, bien sûr on peut le traduire par « cadeau » en français, ou plutôt « cadeau souvenir ».
En France, on offre un cadeau pour un évènement (anniversaire, mariage, noël, …) et ils nous arrivent également de ramener un cadeau aux personnes proches lorsque l’on rentre d’un voyage, mais pas tout le temps, si on trouve rien, tant pis.
Au Japon, ce mot est beaucoup plus fort et on se doit de ramener ces fameux Omiyage au retour de chaque voyage et pas seulement aux personnes proches, mais également aux collègues de bureaux, voir à ses clients.
C’est vraiment très encré comme geste dans la culture, ce qui explique la très forte présence de boutique d’Omiyage et les très nombreux objets, souvent petits et bon marchés, au Japon.
Présentation
Vous me direz, pourquoi parler du coin Omiyage de la gare de Kanazawa ? Chaque gare au Japon à un coin Omiyage, ça sert à quoi ?
C’est vrai, on trouve très souvent un coin Omiyage dans les gares au Japon, mais la taille de celui de Kanazawa est vraiment supérieur à la moyenne et regorge de produits intéressants, jolis, de qualités et bons 🙂
La région d’Ishikawa est vraiment une régions riche et réputée pour l’artisanat (Kutani, Or, Laqué, Céramique, Teintures), les pâtisseries traditionnelles, la culture du riz, ses spécialités culinaire (crabes, huîtres, crevette, limande) et ses saké !
Cette richesse explique sans doute la taille du coin Omiyage de la gare.
Infos pratiques
Horaires
Zone commerciale : 08h30 – 19h
Zone restaurants : 10h00 – 22h
Ouvertes tous les jours, sauf le 1er janvier !
Vous trouverez l’entrée très facilement, une fois au rez-de-chaussée de la gare, le plus dur sera d’en ressortir sans se ruiner 🙂
Il existe également, comme dans la plupart des centres commerciaux japonais, un service d’expédition : vous pouvez donc faire le plein, tout faire expédier où vous le souhaitez, au Japon (hôtel par exemple) et rentrer sans être encombré.
Parlons un peu produits
Comme vous pouvez le voir sur les photos, moult produits sont en ventes ici, allant d’objets de déco, aux gâteaux et même quelques bento.
Je vais essayer de vous décrire un maximum de choses, mais bien entendu, tout ne sera pas traité, le Japon regorgeant de spécialités, il faudrait plusieurs articles pour tout traiter en détails 🙂
Les pâtisseries
Kanazawa fait partie des trois grands de la de fabrication de pâtisserie japonaise (avec Kyoto et Matsue) et ceci grâce au clan Maeda (encore eux :o), qui à l’époque d’Edo ont encouragé la Cérémonie Du Thé.
– Manju (饅頭) :
Gâteau cuit à la vapeur, généralement fourré d’une pâte de haricots rouges sucrée (Anko – 餡子). La pâte extérieure est faite d’un mélange d’eau, farine, fécule de riz et de sucre.
C’est un gâteau assez consistant et très peu sucré, comparé à nos gâteaux.
Il s’accorde très bien avec du thé japonais ou du café pour les français 🙂

Manju grillé : de l’art comestible !
– Manju grillé (Yaki Manju – 焼まん) : Une variante de Manju, souvent plat et arboré de jolis décors.
Il existe un nombre incalculable de type de Manju, souvent dédié à un évènement (fête, mariage, …)
– Rakugan (落雁) : Assez dur à qualifier, ce n’est pas vraiment un bonbon, plutôt une gourmandise à base de sucre et fécule de riz. Souvent sculptée, elle peut prendre beaucoup de formes et de couleurs différentes.
Très apprécié des japonais avec le thé et plutôt cher à mon goût !
Personnellement, je n’en suis pas très fan, trouvant ça plutôt sans goût et pas très agréable en bouche, mais bon les goûts et les couleurs… 🙂

Rakugan, Art en sucre
– Yokan (羊羹) : C’est une pâte gélifiée (agar-agar), très souvent à haricot rouge, mais beaucoup de goûts différents existent, selon la région.
Un Yokan de qualité sera très bon, au goût prononcé, tandis que la plupart vendus dans le commerce, sous forme de bâtonnet, n’ont pas vraiment de goûts.
Comme d’habitude, très bon avec du thé japonais 🙂

Yokan, bien emballés !
– Kintsuba (金つば) : Plutôt un type de Manju, la base de la pâte est la même, avec de l’huile en plus. Comme d’habitude, souvent fourrée au haricot rouge, mais des variantes existent (marron, macha, kabocha, …). Une des différences se situe au niveau de l’épaisseur de la pâte et qu’elle peut être recouverte de fécule, de temps en temps.
Très bon avec… bah du thé ^^
– Castella (カステラ) : Importé au Japon avec l’arrivée des portugais, c’est un gâteau très populaire, constitué de sucre, farine, œufs et sirop de malt.
C’est un peu un mix de notre gâteau au yahourt (pour la forme et la couleur) et d’un gâteau éponge (pour la texture).
Très bon trempé dans du café (à ne pas faire au Japon, ça choque ce côté français du trempage dans le café… ^^), c’est un gâteau très fin et très léger.
C’est également une des spécialités de Kanazawa, au goût Yuzu, particulièrement bon !

Castella, format mini 🙂
– Monaka (最中) : Pâtisserie traditionnelle faisant partie de la cérémonie du thé, c’est une sorte de sandwich gaufrette, fait de Fu (麩).Deux gaufrettes entourent de la pâte de haricots rouges. Comme d’habitude, la forme, goût et couleur peuvent changer selon la région ou la pâtisserie.
A noter que c’est aussi très populaire l’été, fourré de glace.
– Dorayaki (銅鑼焼き) : Beaucoup plus connu en France, car souvent à la carte comme dessert de tous ces restaurants se disant japonais, le Dorayaki est un genre de hamburger de pâte de haricot rouge. Le « pain » étant remplacé par de la Castella.
Très populaire, on en trouve un peu partout, très souvent industriel (et donc pas super, un peu sec et Anko de qualité moyenne), par contre vous découvrirez toute sa saveur si vous en dégustez fait par un bon artisan. Comme pour tout :-).
Très bon avec du thé, on ne change pas les duos qui gagnent !
– Mochi (餅) / Dango (団子) : C’est une pâte à base de riz gluant.
Très apprécié au Japon, surtout au moment du nouvel an. Tellement apprécié qu’à cause du Mochi, chaque début d’année au Japon est marqué par la mort (étouffement) de plusieurs personne âgées.
Naturellement de couleur blanc, la pâte peut être coloré ou fourrée (Dango Mochi).
C’est très bon, surtout grillé sur un vieux réchaud limite rouillé, que tout bon japonais garde ^^

Vraiment à goûter, si vous en avez l’occasion 🙂
– Sukiyomiyamaji (月よみ山路) : Spécialité de KOMATSU (yeah :o), c’est un Yokan à la châtaigne, sous forme de barre et enroulé dans une feuille de bambou.
C’est très bon, pas trop sucré et très agréable avec… du thé.
– Shibafune (柴舟) : Cracker de riz, recouvert de sucre au Gingembre. N’aimant pas trop le gingembre, ça passe très bien, alors pour ceux qui aiment le gingembre, j’imagine que c’est vraiment bon ! PS : Thé… bon… ok.

Si vous aimez le gingembre, c’est pour vous !
– Kurumi Monaka (くるみ最中) : Spécialité de Kaga (Ishikawa) ce truc est une tuerie ! Ça reprend la forme d’une noix (extérieur en Fu) et c’est fourré avec un mélange d’Anko, de noix et de miel. Si j’avais qu’une pâtisserie à vous conseiller d’Ishikawa, c’est celle là ! Je précise qu’avec du thé… ? 🙂

Ne partez pas de Kanazawa sans y avoir goûté !
Objets & Artisanat
La région d’Ishikawa est très riche en artisanat, vous ne trouverez donc bien évidemment pas que à manger.
– Teinture Kaga Yûzen (加賀友禅) : Spécialité de teinture sur soie pour les Kimono. C’est très renommé au Japon et un gage de très haute qualité.
– Feuille d’or de Kanazawa : Aujourd’hui encore, 98% de la production des feuilles d’or est issu de Kanazawa ! C’est un chiffre impressionnant, mais logique, tellement les orfèvres de cette ville étaient et reste in-surpassé (grâce aussi au climat et la pureté de l’eau). À noter que les techniques restent les même qu’à l’époque d’Edo…
– Porcelaine Kutani (九谷焼) : Très prisée et exportée depuis plus d’un siècle, cette technique de porcelaine est vraimemnt superbe. Aussi bien au niveau des motifs que des couleurs… tout est d’un très haut niveau ! Bien sûr le prix aussi, mais si vous voulez vous faire plaisir, sachez que vous pourrez trouver des verres à vin en Kutani pour 100€ la pièce ou les deux verres, en moyenne.
– Laqué de Wajima (輪島塗) : Reconnu comme LA meilleur qualité de laqué du Japon parmis plus de 120 techniques de laqué. Travaillés grâce à la sève de l’arbre Urushi, les laqués de Wajima auraient une durée de vie de plus de 7000 ans ! Entièrement fabriqués à la main, même de nos jours, vous en trouverez de toutes sortes : vase, coupe à saké, bol, plateau, …
En plus, ils sont superbes… un cadeau à se faire et à transmettre sur… mhh presque 100 générations ? ^^

Vos bouillons seront encore meilleurs dans ce type de bol !
– Laque de Kanazawa : Tout comme celle de Wajima, la laqué de Kanazawa est renommée et marque sa différence par ses motifs réalisé en feuilles d’or. Plutôt orienté cérémonie du thé et objet de décoration. Encore un beau cadeau à faire ou à se faire 🙂
– Okimono (置き物) : Souvent des animaux, dont les chats (et surtout les maneki-neko – 招き猫) sont les plus représentés, il s’agit tout simplement d’objet de décoration, de taille petite/moyenne. On en voit partout au Japon, à qualité plus ou moins bonne. Ici vous trouverez des objets de qualités, vous pouvez y aller et ne passerez pas votre temps à chercher le « made in china » !

J’espère que vous aimez les chats 🙂
Voilà, je vais m’arrêter ici, j’ai essayé de décrire et de vous présenter un maximum de chose, mais dîtes vous bien qu’il existe encore beaucoup de spécialités issues d’Ishikawa, qui n’est qu’une région de taille plutôt moyenne. Alors imaginez la grandeur artisanale du Japon 🙂
Pour finir
J’espère que vous aurez appris et/ou découvert un maximum de choses, que tout comme moi, vous irez visitez ce « coin » souvenir et que vous vous ferez plaisir en goûtant un maximum de spécialités !
Je n’en ai pas parler jusqu’ici, mais au Japon, on est très commercial et on fait TOUT goûter !
Alors venez le ventre vide, profitez des dégustation et bien sûr achetez ce que vous aimez, vous participerez ainsi à la continuité de l’artisanat de la région…
Bonjour
3 jours à Kanazawa ce printemps 2016. Je lis votre blog avec beaucoup d’intérêt!
Toutes ces choses à manger que l’on peut trouver au Omiyage de Kanazawa, hormis se goinfrer surplace (miam!) peut-on les rapporter en France deux semaines plus tard sans dommages pour leur conservation?
Par ailleurs, je n’ai pas encore retenu d’hôtel à Kanazawa, en auriez-vous un à conseiller? Nous sommes retraités et n’avons pas vraiment de nécessité de « faire très attention aux prix » sans tomber non plus dans l’équivalent du Negresco de la Côte d’Azur!!!
Bonjour,
C’est toujours une bonne nouvelle ça, un passage à Kanazawa 😀
Le coin Omiyage a un peu réduit depuis l’ouverture du shinkansen, mais il reste tout de même conséquent et très bien fourni en produits régionaux (aussi bien décoratifs que « mangeable » :o).
Les produits se conservent, dans leurs majorité, assez bien (un mois, voir plus), il y a uniquement certain produits qui ont des datent « courtes », mais inférieurs à 2 semaines c’est tout de même rare.
Certain devant être conservé au frais, renseignez-vous bien et surtout, n’hésitez pas à goûter ! (certains produits sont accessibles via des petites boîtes, d’autre uniquement sur demande)
Les goûts sont vraiment différents de nos habitudes et bien souvent c’est soit on adore soit on déteste 😮
Je n’ai pas d’hôtel particulier à vous recommander, vu que je n’ai pas ce besoins (Je suis logé chez les beaux-parents à chaque fois :o).
Néanmoins, le seul hôtel que je pourrai vous recommander les yeux fermés, c’est le Sunroute de Komatsu (chambres européennes et japonaises disponible et deux très bon restaurants), mais il faut compter 30 minutes en trains local ou sinon < 15 minutes en Thunderdird (express), pour rejoindre Kanazawa.
C’est encore moi Jeanne!!
J’ai noté toutes vos infos concernant les visites à Kanazawa. Pour un onsen, où aller à Kanazawa, ou bien à Shirakawa go? En fait lesquels avez-vous expérimentés avec plaisir, que ce soit à Kanazawa, Shirakawa go ou bien Kyoto, ou bien vers le lac Kawaguchi?
Merci!
Pour un onsen ? Un ryokan j’imagine ?
À Kanazawa, ils y en a des très bons (même uniquement des bains, Sento donc), mais la plupart sont en périphéries et peu facile d’accès sans voitures.
Pas loin, un des lieux préférés des habitants de la préfecture d’Ishikawa, c’est Yamanaka Onsen, mais pareil, un peu difficile d’accès.
Si je devais choisir sinon, ça serait soit Shirakawa-go (mais sans doute un peu cher ?), soit plutôt au Kawaguchi-ko.
Là-bas, je garde un très bon souvenir du BREEZBAY, même si les chambres et bains n’avaient rien de particulier, le menu avec shabu shabu à volonté et boisson à volonté a très bien fonctionné ! 😀
En plus, il était très prêt du point de vue sur le Mont Fuji (le Mont Tenjo, accessible avec le téléphérique « Kachi Kachi ») et du lac.
Par contre, ce n’est pas un ryokan traditionnel en bois 😮
Pour ça sinon, y’a le plus vieille hôtel du monde, à Komatsu, le rokan Hoshi.
Merci infiniment pour toutes ces informations!
Jeanne