Pensez-vous qu’il soit possible de visiter une base militaire au Japon, surtout pour un « Gaijin » ?
Au vu du titre, vous allez me dire oui 🙂
Vous avez raison, mais avec certaines conditions : Je ne pense pas en avoir parler jusqu’ici, mais mon beau père était militaire au Japon. J’en parle au passé, car depuis quelques mois il a pris sa retraite, ce qui me permet d’en parler plus librement.
Il était pilote dans l’armée japonaise, ou plutôt dans les Forces japonaises d’autodéfense (Jieitai, 自衛隊), car comme vous le savez, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le Japon n’a plus le droit d’avoir une armée offensive.
Il a débuté jeune comme pilote de chasse, puis a fini sa carrière comme pilote d’hélicoptère.
Être militaire, c’est entre autre être beaucoup transféré de base en base, ce qui signifie qu’il a habité un peu partout au Japon et que dans sa jeunesse, ma femme a aussi beaucoup déménagé. Mais c’est aussi et surtout quand on est pilote, faire des astreintes et être joignable et prêt à intervenir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Sur la fin de sa carrière, il était revenu sur la base militaire de Komatsu : Et oui, Komatsu, la ville d’origine de ma femme, ce n’est pas simplement une « petite » ville de « campagne » proche de Kanazawa, c’est aussi un pôle militaire dans la région, qui possède sa propre base et ses pistes partagées avec l’aéroport de Komatsu.
Si vous êtes déjà allé à Komatsu, vous avez surement déjà entendu le bruit des avions la journée, car ils survolent très souvent la ville, pour les entraînements.

L’insigne des forces de Komatsu 🙂
La base militaire de Komatsu
C’est durant l’été 2010 que j’ai eu la chance que ma demande de visite soit accordée.
Tout est bien encadré, mais je n’ai même pas eu besoins de fournir une pièce d’identité, seul mon nom et prénom ont été demandé et notés à l’entrée, puis un badge visiteur m’a été remis.
À part ça, juste la demande et la présence de mon beau père était suffisante.
Dès l’entrée et tout au long de ma visite, tout le monde me dévisageait et était très surpris de voir un étranger dans une enceinte militaire. Certains avaient l’air juste curieux, mais d’autres semblaient plutôt sur la défensive.

Un des immenses hangars où sont stockés les différents appareils
La visite a commencé par un des immenses hangars, servant aussi bien de parking pour les appareils, que de lieux de réparations ou encore de formations.
De ce côté de la base, ce sont principalement des hangars pour hélicoptères.
J’ai eu la chance d’avoir une petite leçon avec le tour de l’appareil, les différents équipements (treuille, perche de ravitaillement, …), puis ensuite on m’a sorti un appareil sur la piste pour pouvoir visiter le cockpit…

On passe à la lumière pour voir le cockpit ? 🙂

Très bonne gueule de face également avec une perche et un gros « nez » 🙂
C’est l’appareil que mon beau père devait utiliser pour sa prochaine sortie, qui était déjà prêt sur la piste, en attente des dernières vérifications avant décollage (où alors ils l’ont vraiment sortis pour moi :D).
Les hélicoptères des forces d’autodéfenses de Komatsu sont pour la plupart en configuration de sauvetage : étant proche des côtes, ils sont très souvent appelés pour intervenir en mer. Ce sont des hélicoptères américains, construit sous licence d’après les modèles « Blackhawk » par Mitsubishi avec les modifications nécessaire pour l’armée japonaise.

Vraiment de très beaux engins 🙂
Ces hélicos sont vraiment très classes, camouflés avec deux nuances de bleus, récents et très bien entretenus, bref ils sont vraiment nickels !
L’armée de Komatsu ne possède pas uniquement des hélicoptères, beaucoup d’autres engins sont utilisés, comme des avions de chasses, encore une fois construit par Mitsubishi sous licence américaine et basé sur leurs fameux F15.

Ça va faire du bruit bientôt 🙂
Je n’ai pas pu trop approcher les avions de chasses, cette partie était apparemment plus sensible et ils semblaient très occupés à préparer un entrainement ou peut-être une mission (vu que des missiles étaient également amenés aux avions) ?

On va rester à distance je crois 🙂
Après le petit tour à l’extérieur, il était temps de rentrer dans la partie bureau, pour rencontrer l’équipe et les supérieurs de mon beau père, afin de les remercier.
C’était important de le faire et surtout « à la japonaise » : On se présente, on remercie tout le monde (surtout les boss) et on donne des cadeaux de France pour les remercier (des chocolats, ça marche toujours la bouffes au Japon :o).
Ce fut l’occasion de voir le bureau où il travaillait, ainsi que les postes de contrôles pour surveiller et entrer en communications avec les engins.
Ensuite, fin de la visite, tout le monde retourne au boulot et nous, nous devons rentrer :/
En conclusion
J’ai été tout de même surpris que ma demande soit acceptée, mais je ne regrette pas d’avoir osé la faire à mon beau père !
Tout d’abord il a vu que je m’intéressais à ce qu’il faisait, puis ça a fait revenir sa famille sur la base de Komatsu (ils n’étaient pas revenu depuis longtemps). Ça permet aussi, mine de rien, de faire plaisir à son équipe (coucou les chocolats et sucreries français) et donne également un peu de fierté à ses chefs de montrer l’organisation et la puissance militaire du Japon.
En tout cas, l’armée de Komatsu a vraiment une belle base, de grandes pistes (partagées avec l’aéroport), beaucoup de place et un bel équipement pour travailler, bien qu’ ils ne soient « que » une armée de défense… mais jusqu’à quand ? 🙂
Dans tous les cas, si un jours ils me lisent, je remercie les responsables de la base militaire de Komatsu de m’avoir ouvert ses portes et rendu possible la visite d’installations militaire japonaise à un Gaijin 🙂
Ah ça doit claqué quand même quand tu entres dans le hangar et que tu vois tous ces engins !
C’etait une bonne expérience et une grande chance de pouvoir approcher ces engins oui 🙂
Vu tous les hangars, ça doit claquer de partout 😀