Chūō Tokyo Voyages

Tokyo – Le marché de Tsukiji

Le royaume de la bonne ambiance

Le marché de Tsukiji (築地市場) est sans doute le marché de gros, de produits de la mer, le plus connu au monde. Situé dans l’arrondissement de  Chūō (中央区), pas très loin de Ginza, ce marché aux poissons c’est fait connaître grâce à ses enchères de thons rouges, dont les prix peuvent parfois attendre des sommes folles, selon la qualité de poisson !

marché Tsukiji Tokyo

Des rescapés des enchères ?

Depuis quelques années, le marché de Tsukiji voit ses règles d’accès changées très souvent, à cause des touristes : avant 2008, le marché était libre d’accès, également pendant les fameuses enchères de thon rouge. Mais à cause de certains touristes (beaucoup d’américains) non respectueux (photo avec le flash, poissons touchés, …), une ambiance tendue s’est installée petit à petit dans le marché.

Les autorités ont donc décidé de fermer l’accès aux enchères entre 2008 et 2010, pour finalement le rouvrir partiellement depuis mai 2010 : 140 personnes, placées dans une pièces séparée du thon, avec une grande fenêtre, peuvent ainsi avoir accès aux enchères.

Ces 140 personnes sont séparé en deux groupes de 70 personnes, qui se succéderont dans la pièce. Pour en faire partie, il faut s’inscrire à l’entrée du marché avec la règle du « 1er arrivé 1er pris ».

 

Notre visite du marché de Tsukiji

On avait prévu de se lever tôt pour accéder au marché « bien rempli », mais finalement nous ne sommes arrivés qu’aux environs de 8h30. Bien trop tard pour les enchères, mais de toute façon toutes les places étaient déjà prises… et depuis longtemps.

Pas envie non plus de me lever à 3 ou 4 heures du matin en vacances et encore moins pour voir une vente de poisson.

Je n’ai pas osé faire des photos de « l’entrée », un petit chemin où l’on passe devant un genre de cabine de sécurité, car j’ai bien été dévisagé en tant qu’étranger. On sent vraiment qu’une très grande atmosphère anti-gaijin règne au marché de Tsukiji… l’entrée marque le ton avec des dizaines de dessins (fait par ceux qui travaillent dans le marché ?) très clairement anti-étrangers…

La zone est assez grande et surtout dangereuse : des camionnettes, engins portuaires, mobylettes, … s’entrecroisent un peu partout et la priorité piéton n’est pas instaurée là-bas.

marché de Tsukiji

Thon congelé à la découpe

Une fois à l’intérieur, le marché de Tsukiji ressemble à un énorme marché intérieur, un peu type « halles » qu’on a chez nous, avec des colis en polystyrène un peu partout et des « coins » où chaque pêcheurs ou sociétés entreposent, voir découpent et conditionnent leurs produits.

marché de Tsukiji

Attention aux sols glissants…

Ce qui m’a choqué dans ce marché aux poissons, c’est surtout l’hygiène… tout semble vieux, entassés et sales. On se croirait plutôt dans un petit marché reculé d’un petit pays que dans le plus gros marché de produit de la mer de gros, où on s’attendrait à une hygiène irréprochable…

Prévoyez d’ailleurs des chaussures étanches, car vous circulez dans de petits passages dont le sols est continuellement mouillé.

marché de Tsukiji Tokyo

Attention aux engins…

À l’intérieur, il y a une sorte de grande allée où des engins déboulent à fond avec deux types de chauffeurs :
– le jeune énergique, qui descend en route chopper une caisse, remonte, redescend : on dirait qu’il s’éclate vraiment
– le papy tueur, qui zig zag à fond sur une barrique à roulettes et essaye d’écraser le plus de gaijin possible

marché de Tsukiji Tokyo

La « papy mobile »… sans aucun doute l’engin LE plus dangereux du coin…

Donc faites attention à l’intérieur également ^^

Finalement, à part l’ambiance très pesante, surtout venant des anciens, il est très intéressant de se balader entre les stands, car vous découvrirez les nombreuses espèces de poissons et fruits de mer dont les japonais se nourrissent et je peux vous dire qu’il y en a beaucoup plus que chez nous.

 

Dans l’enceinte du marché de Tsukiji

On parle toujours de Tsukiji pour ses enchères, mais il y a aussi des boutiques, un sanctuaire et des restaurants dans l’enceinte même du marché ! Et un de nos buts en allant là-bas était de manger ce qui doit être un des meilleurs et un des plus frais menu de sushi de Tokyo !

Les restaurants de sushi

Bon, je vous avoue qu’il faut être courageux pour manger à Tsukiji. Déjà, il faut faire la queue et compter entre 30 et 45 minutes selon l’heure. Ensuite, il faut pouvoir manger des sushi tôt,~10h à 11h~, voir avant, car les restaurants se fournissent au marché et bien sur les stocks ne sont pas illimités, donc il n’y aura pas tous les poissons (maguro par exemple) pour tout le monde et c’est bien pour ça que la queue commence tôt, devant ces restaurants.

Il y a plusieurs restaurants qui se ressemblent tous, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Nous avions choisi le Sushi Dai, recommandé par le guide/magazine de ma femme (rurubu, るるぶ) et après une bonne grosse demi-heure d’attente, nous avons pu entrer. L’intérieur est vraiment très petit, c’est pas le genre de restaurant ou emmener une équipe de rugbyman après un match…

Il y a très peu de place, 10 à tout casser… En gros c’est plus un coin cuisine avec une vitrine de poisson et un chef Sushi qu’un véritable restaurant : ici on mange vite et bien, c’est un peu le Mc Do du sushi, en tout cas pour le côté « fast », si j’ose aller loin 😉

On était tellement serré, qu’il n’y avait pas la place de garder mon appareil photo, qui a fini dans le sac de ma femme. Et une fois le menu sushi servi, j’ai totalement oublié de prendre des photos…

Niveau prix, l’addition était assez salée pour un restaurant de sushi au Japon : ~70€ à deux, pour deux menu sushi (poissons selon arrivage), soupe, amuse bouche et une bière.

Par contre, je peux vous dire que c’est ici que j’ai manger les meilleurs sushi de ma vie… tout était tellement frais, que même à 10h30, c’était un plaisir de déguster leur menu de sushi (et la Kirin qui va avec ;)) !

Le sanctuaire de Tsukiji

Étonnant de trouver un sanctuaire ici, dans un marché et encore plus de voir qu’il est gardé…

marché de Tsukiji

Le gaijin tu rentres pas !

Vu la tête du garde, vous vous doutez que j’ai pas pu rentrer et voir à quoi ressemblait ce petit sanctuaire :/

La boutique de couteaux

Mise à part les restaurants, comme je le disais, il y a aussi des boutiques et une succursale du célèbre coutelier de Kyoto :  Aritsugu (有次)  ! C’est une famille qui est dans le couteau depuis 1560, vous pouvez donc faire confiance à leurs 18 générations d’expert en forges de couteaux japonais.

Très reconnu dans le monde des chefs, leurs couteaux sont vraiment des mini katana, donc si vous voulez un bon couteau, foncez chez eux, sortez la carte bleue (100€ à 200€ pour un bon couteau, selon la taille et le type) et faites vous plaisir ! Vous pourrez même y faire graver votre nom 😉

Par contre, n’allez là-bas uniquement si vous ne passez pas à Kyoto ! Leur magasin principal est là-bas, il est beaucoup plus spacieux, il y a plus de choix et un très bon accueil !

 

Anecdotes

Pour clôturer ce récit sur le marché de Tsukuji, je voulais vous parler de deux histoires qui nous sont arrivées là-bas :

Le gentil papy râleur

J’en ai parlé brièvement  mais leur de notre séjour, ma femme utilisait un magazine japonais, るるぶ, comme guide. Et à Tsukiji, il n’était pas très simple de trouver notre route, nous marquions donc souvent des arrêts pour essayer de se situer sur la carte du magazine.

C’est lors d’un énième arrêt qu’un papy ninja est arrivé, a saisi d’un coups sec le magazine et nous a demandé ce qu’on cherchait 😮

Sur le coups on a pas bien compris sa façon de faire, surtout qu’il avait vraiment un air assez agressif, aussi bien dans ses actions, son visages et ses mots… mais finalement sous ses airs de « papy de cro-magnon », il nous a bien indiqué la route et est reparti, l’air de rien, les mains dans le dos.

Le méchant papy râleur

Cette fois, c’est en dehors du marché de Tsukiji, sur la route du quartier de Ginza, qu’un papy a péter un câble…

J’ai pris en photo cette petite poissonnerie, car je trouvais ces tuyaux (sans doute pour la glace) marrant :

marché de Tsukiji Tokyo

Pas de photo !!

Je me suis donc arrêté devant et à côté d’un tas de carton, limite un coin poubelle. Je n’avais pas vu, mais il y avait un papy accroupi la dedans, entrain de déballer sa marchandise, qui me faisait des grands signes (que je ne voyais pas, trop occupé à prendre la photo) me disant en gros de pas prendre de photo.

J’ai pas vraiment compris ce qu’il y avait de mal à faire une photo et j’ai vraiment ressenti une très grande agressivité chez ce papy, qui je pense n’aurait rien dit si un japonais avait pris cette même photo…

6 Commentaires

  • Oui et non, tout dépend de chacun.

    Personnellement, je choisis non 😀

    Si on veut assister à la vente des thons, c’est de toute façon très limité et compliqué d’avoir sa place, ça passe sans arrêt d’ouvert à fermée et maintenant on est cloisonné dans une pièce… donc comme certain feux d’artifices, autant regarder ça tranquille à la TV, dans de bonnes conditions :p

    Après, s’y rend tôt mais à des heures plus raisonnable (entre 7h et 9h), oui ça vaut le coups si tu aimes découvrir les produits et les métiers de maraîchers.

    Mais au final, ce n’est qu’un grand marché, un peu comme Rungis, dont la plus grosse attraction était la vente du thon, mais qui est aujourd’hui gâchée par la bêtise des gens…

  • L’histoire du papy râleur me fait penser a quelque chose… Je vais me rendre en aout a tokyo pendant 10j et je compte bien prendre tout et n’importe quoi en photo et surtout les gens…. Est ce mal vu ? Comment aborder la chose ?

    • Au Japon, comme partout ailleurs, c’est mal vu de prendre une personne en photo, sans son consentement. Vous risquez moins de remarque au Japon, parce que la personne n’osera pas vous dire quelque chose, mais elle n’en pensera pas moins.

      Si vous voulez prendre une personne en photo, il est plus simple de lui demander, vous aurez très rarement un refus et en général ça fera même plaisir 🙂

      Seul les photos de foule sont autorisées sans autorisation et surtout sans identifier quelqu’un de précis.

      Bon après, dans la vie « normale » vous risquerez pas grand chose à ne pas respecter tout ça, mais vous contribuerez à faire passer les Gaijin pour des méchants irrespectueux 😮

  • Pour ceux qui désirent faire un achat chez Aritsugu à Kyoto, le seul moyen de paiement est le cash….J’ en ai fait l’expérience en mai 2015. Mais je ne regrette pas!
    Je découvre ton blog, j’aime beaucoup!

    • En effet, étrangement, à Kyoto, pourtant boutique principale, on paye en cash.
      À Tsukiji, ils prennent la carte bleue, à moins que depuis ils l’aient abandonnée ?

      Merci, bonne découverte 😉

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