À Kyoto il n’y a pas que des temples ou des sanctuaires, il y a aussi le Nijo-jo (二条城), le château de Kyoto.
N’oublions pas que Kyoto a été très longtemps la capitale du Japon et même si la ville s’en est passée durant des siècles, il lui fallait bien un jour se lancer dans la construction d’un château.
Mais est-ce vraiment un château, pour nous occidentaux ?

On s’approche de l’entrée 🙂
Un peu d’histoire
C’est en 1601 que le Shogun Tokugawa Ieyasu (徳川家康) décida de la construction du Nijojo et pour arriver à ses fins, il ordonna aux nobles du Kansai de l’époque, de participer aux frais de constructions.
Ce n’est que 25 ans plus tard que le Nijo-jo fut achevé (Shogunat Tokugawa Iemitsu, 徳川家光) sur une surface totale de 275 000m², occupée par des fortifications et douves, deux Palais (Ni no Maru, 二の丸 et Honmaru, 本丸), des bâtiments de soutien et plusieurs jardins.
Le Nijo-jo a été au coeur de l’histoire puisque c’est dans son Palais Ninomaru que le Shogunat s’est éteint, avec le passage de pouvoir du Shogun Yoshinobu Tokugawa (徳川慶喜) à l’Empereur en 1867.
Dès 1868, l’Empereur et son gouvernement y emménage : c’est le début de la restauration Meiji ((明治維新).
En 1939, le Nijo-jo est donné à la ville de Kyoto, qui ouvrira son accès au public dès l’année suivante.

L’entrée qui donne sur la cour du château
Le château Nijo-jo
Une fois la discrète entrée franchi, vous tomberez nez-à-nez avec la porte Karamon, qui marque l’entrée du Palais Ninomaru (二の丸御殿).

La porte est magnifiquement décorée et digne des lieux 🙂
Une fois traversée, vous entrez dans la seconde cour du château, qui est protégée par deux murs d’enceintes et là, vous aurez le choix de commencer par la visite du Palais ou bien de filer directement par les jardins.
J’aime bien finir les visites par l’extérieur, donc direction le Palais 🙂
Passage important : on se déchausse ! L’intérieur se fait en chaussette ou chausson, car tout est fait de tatamis et/ou bois.
Malheureusement, comme trop souvent, les photos sont interdites en intérieur ! Donc, je n’aurai rien à vous présenter, néanmoins, l’intérieur est magnifiquement décoré : les portes coulissantes et murs sont pour la plupart dorées et ornées de dessins. On à l’impression de traverser un énorme tableau, qui raconte une histoire, en passant de pièce en pièce.
On parle d’un château japonais, donc l’intérieur est vide (comparé à nos châteaux), mais ça… à force de visites au Japon, on s’y attends.
La particularité du Nijo-jo est son célèbre « plancher rossignol » : c’est une technique d’assemblage très poussée du bois, pour les planchers, qui permet de faire « crisser » le bois lorsqu’on marche dessus. Il est pratiquement impossible de ne pas faire de bruit (peut-être qu’un jeune enfant… et encore) et à l’époque c’était fort pratique pour éviter les assassins.
Plus on s’enfonce dans le Palais, plus les pièces prennent de l’importances : les premières pièces sont réservées à la réception des gens de bas rangs (et sont donc moins décorées) et on monte de classe au fur-et-à-mesure, jusqu’à arriver au fond et aux anciens appartements du Shogun, où, seuls les femmes pouvaient pénétrer… (le manoir Playboy aurait-il été inspiré du Nijo-jo ? :D)

L’arrière du Palais, qui mène aux jardins
Les jardins
Vu la taille des lieux, vous imaginez bien que tout n’est pas occupé que par des bâtiments : la plupart de la surface est composée de verdure, formant plusieurs petits jardins de styles différents.
On y retrouve a peu près tout ce que l’on peut trouver dans un jardin au Japon : des pierres, des pins bien taillés, des Momiji, des cerisiers japonais, de la mousses, des étangs et cascades… bref un mélanges japonais des plus complets.

On dirait pas, mais ça fourmille de carpes Koi 🙂
On peut aller tout au bout des jardins et rejoindre le mur d’enceinte du fond, afin de prendre un peu de hauteur et d’apercevoir le Nijo-jo dans sa globalité.

On peut se rend bien compte de la largeur des douves, vu de haut 😮
En parcourant les jardins, on peut faire le tour du château et de ses palais.
En faisant le tour et en passant derrière le Palais Ninomaru, on arrive dans une sorte de prairie aux Sakura, qui est prise d’assaut au printemps, au moment du Hanami 🙂
En conclusion
Le Nijo-jo est souvent omis pendant la visite de Kyoto, mais à mon sens et malgré le prix élevé de sa visite, il serait dommage de s’en passer !
L’intérieur, bien que vide, est magnifique pour celui qui aime les peintures japonaises anciennes et pour les autres, le plancher Rossignol sera une bonne expérience.
Et si vous êtes de passage au mois d’avril, essayez au moins de passer dans les jardins, il y aura énormément de cerisiers en fleurs et une très bonne ambiance 🙂