Comme son nom l’indique, le Yasukuni Jinja (靖国神社) est un sanctuaire shintoïste, situé dans le quartier de Chiyoda, à deux pas du palais impérial.
Il a fait parti de notre visite du quartier, juste après le domaine impérial. Il était surtout sur la liste de visite de ma femme, afin de combler sa curiosité sur ce sanctuaire qui fait souvent parler de lui.
L’histoire du sanctuaire Yasukuni
Lors de sa construction en 1869, le premier nom de ce sanctuaire était le Tōkyō Shōkonsha (東京招魂社). Il a été construit en mémoire des soldats mort pour l’empereur. Les 3 500 premiers soldats « déifiées » étaient les victimes de la guerre civile de Boshin.
Petit à petit, ce sont tous les soldats morts durant les conflits interne du Japon qui firent leurs « entrées » dans le livre des âmes du sanctuaire.
En 1879, son nom fût changé en Yasukuni Jinja, que l’on peut traduire par « le sanctuaire du pays apaisé ».
Aujourd’hui, presque 2.500.000 âmes, principalement de soldats, sont défiés dans le sanctuaire Yasukuni. La plupart sont des victimes des périodes de guerres avant et après la seconde guerre mondiale. On y trouve également des femmes, enfants et même des étrangers ayant eu la nationalité japonaise, lors de conflits.
C’est un sanctuaire autonome qui ne fait pas partie de l’association des sanctuaires shintoïste du Japon et qui décide , avec le Ministère de la Sante, et sans aucune consultation de la famille, de l’inscription d’un mort dans son livre des âmes.
Les polémiques de ce sanctuaires ont commencé à partir d’octobre 1978, après l’ajout de criminels de guerre dans le livre des âmes, passant ainsi à un statut de « dieu ».
Ce sanctuaire devient vite un lieu de rassemblement pour les nationalistes japonais et est à chaque venu d’un politicien, même encore de nos jours, lieu de polémique.
Son musée, le Yūshūkan (遊就館), est également très controversé pour ses textes et récit historique, contenant de nombreuses zones d’ombres et d’oublis sur les points noirs de l’histoire du Japon…
La visite du Yasukuni Jinja
Sur la route du Yasukuni Jinja, il fallait franchir un pont au dessus d’une voie rapide. Banal n’est-ce pas, surtout à Tokyo. Oui, sauf cette tour ancienne, postée pas très loin de la sortie du Jardin de l’Est, ressemblant à un phare, à deux pas de l’université des sciences de Tokyo.

L’université des sciences de Tokyo

Et une statue

Si quelqu’un connait son nom, n’hésitez pas en commentaire 😉
Bref, ces détails passés, on arrive à l’entrée, ou plutôt à l’entrée du long chemin qui vous mènera au sanctuaire Yasukuni. Son entrée, vous la remarquerez très facilement : une large route, en pente et surtout un immense Torii !

Sacré torii… un peu surprenant d’en trouver un si grand en plein coeur de Tokyo !
Une fois le grand torii passé, une grande allée bordée d’arbre, vous amènera à une immense porte en bois, très jolie et imposante !

Ça c’est de l’entrée !
Ce jour là, il se tenant un vide grenier, le long de l’allée. J’ai pu voir que, comme en France, c’est le même système : des trepieds, une planche, un drap sale et plein de bric à brac posés dessus. Rien de très intéressant n’était en vente (on est arrivé quand tout le monde remballaient).

Pas cher, tout à 10 balles ou j’remballe !
Mais ce jour là, il y avait également autre chose : un rassemblement d’un petit groupe de nationaliste. Composés d’un mini orchestre, d’un drapeau japonais et de son porte drapeau. Je n’ai pas bien compris ce qu’ils faisaient ici, mais ils devaient sans doute communier un évènement passé et très certainement une guerre vu leurs uniformes.
Une fois installés, ils ont commencé à jouer un air, sans doute militaire, tout en tenant la « pose au garde à vous ». Je serai bien curieux de savoir pour quel événement ils sont venus…
Une fois tous ces « obstacles » passés, on arrive enfin à le voir ce Yasukuni Jinja !

Je crois que c’est le seul lieu religieux du Japon que j’ai visité, où un garde (voir un policier ?) était présent à proximité…
Vous l’avez peut être remarqué sur les photos et vous vous demandez à quoi servent ces espèces de barres, tout au long de l’allée, qui ressemblent à des sucettes ?
Et bien, ce sont des supports pour des lanternes !
Le sanctuaire était en plein préparatifs du Mitama Matsuri, un matsuri qui prend place au Yasukuni Jinja pendant 4 jours, chaque année au milieu du moins de juillet. Ce matsuri, ou « festival aux lanternes » existe depuis 1853 et à pour but d’apaiser l’âme des morts à la guerre. Ce sont donc près de 20.000 lanternes, venant de tout le Japon, qui prendront place sur ces supports et illumineront les lieux.
En conclusion
Le sanctuaire yasukuni est un lieu étonnant, situé en plein Tokyo et qui vaut le coup d’une visite, surtout pour son torii immense. Pour le reste, bien que très joli, cela reste un sanctuaire comme un autre.
Et pour ceux qui aiment le Sake, le sanctuaire en produit. J’en ai acheté une bouteille, par curiosité (et aussi parce qu’elle était jolie :p) et finalement j’ai été surpris, car c’était un très bon sake, très doux et parfumé ! Donc n’hésitez pas 😉
Intéressant ton post sur le Yasukuni jinja…dommage que tu ne te sois pas approché plus du groupe de nationaliste pour les prendre en photo : autant, ils auraient adoré posé fièrement pour un gaijin. C’est clair qu’au vu de leur uniforme ça devait rendre hommage à un évènement martial…pour le coup, ils ne sont pas nombreux, mais comme en ce moment la nationalisme est entrain de refaire une montée en puissance, ça me fait pas rien je t’avoue…je redoute pas mal les événements à venir.
Peut être que d’autres les ont rejoints plus tard ? J’ai voulu attendre pour voir, mais ma femme voulait y aller :p
Mais ça avait plutôt l’air bon enfant qu’extrémiste comme rassemblement.
J’ai fais une vidéo d’ailleurs, d’où je pourrai éventuellement extraire d’autres photos, voir un extrait de la musique jouée. J’ai pas pu la mettre, car sur la bande son, on parle, donc ça masque en parti la musique….